GUIOME DAVID
Inlassablement recommencé,
ce visage jeté sur la feuille.
Ce dessin, composé,
avec les restes de l’enfance
qui portait des couches de BéDé
et se draperait un jour de marbre
comme la stèle du présent
crayonné sur le papier.
Il est le tintin de l’enfance,
comme monsieur patate
fut l’ancêtre de la frite.
il est le punk échevelé par la foudre tombée
sur l’adolescence.
il est le boxer avec un dernier petit coup pour la route.
il est le vieux penseur, comme un sage en hiver,
retranché devant son poil de barbe.
Entre le dessin et la peinture
l’huile et l’illustration
entre le hasard et le style
le visage et la tache
entre le profond et le burlesque
la pratique et le courage.
le portrait est Posé sur un socle de chair,
sur un cou noueux venu d’Ulysse
avec un nez venu du drôle.
Le portrait brûle en cheveux,
et en son bas, se chausse
d’une barbe blanchie par la route.
Son nez tombé de l’art mineur,
pose son ombre telle une petite ironie
Sur le sérieux mortel de cette affaire.
guiome David, 2015